Jardin'enVie - Artisan Semencier

Les actualités ci-contre résument l'action et les perspectives de Jardin'enVie et Humuscité. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les autres menus du site de Jardin'enVie ou prendre rendez-vous.

Impacts de la grêle suivie du Covid19 : une situation financière compliquée.

L’enchaînement grêle, tempête de neige, et Covid-19 amplifient les impacts des confinements et couvre-feu. En quelques mois notre situation financière s'est fortement dégradée : nos ventes dépendent des foires (annulées) et de restaurants (de nouveau fermés) ; les confinements ont retardé de nombreux projets et compromis notre capacité à augmenter autant que souhaité notre production de légumes. Pour autant, les belles perspectives se sont aussi confirmées et nous avons pu progresser dans de nombreux domaines.

Report de l'instruction des dossiers de financement

Retenu dans le cadre du programme TIGA de l'agglomération de Valence Romans, la Caisse des dépôts devait instruire notre dossier en mars-avril 2020... La procédure a été reportée à septembre. Elle a de nouveau été interrompue avec le re-confinement. Pour franchir la prochaine étape, les instructeurs doivent retrouver le droit de venir visiter Jardin'enVie.... Plusieurs fonds d'investissement ont dû ralentir l'instruction des dossiers; certains attendent de savoir ce que va décider la caisse des dépôts... Si bien que nous avons perdu au moins un an dans l'instruction de nos dossiers.

Des ventes annulées

En deux saisons consécutives, 375 k€ de ventes conclues avant le semis ne se sont pas concrétisées, dont 205 k€ au minimum en raison du Covid19. Vu le nouveau confinement, nous anticipons des ventes divisées par 3 cet hiver. L’impact est d’autant plus fort que nous étions, au moment du premier confinement, au début d’une nouvelle phase d’investissement, période toujours délicate pour une TPE innovante, en pleine croissance. De fait, malgré le contexte, nos ventes 2020 seront légèrement supérieures à celles de 2019. Au regard des critères du gouvernment, nous nous en sortons trop bien pour bénéficier de la plupart des aides d’état. Mais nous avons bel et bien perdu plus de 50 % des ventes conlues début 2020, au moment des mises en culture. Les dépenses nécessaires pour doubler notre production ont été faites. Ce qui est une charge variable pour un restaurant, est pour nous une charge fixe une fois la culture démarrée.

Des productions perdues.

La plupart du matériel commandé début 2020 est arrivé après le confinement. Trop tard pour être utilisé pour les cultures 2020... Nous avons reçu une canne à planter au moment de récolter ! La borne d’irrigation sur la nouvelle parcelle mise en culture en 2020 n’a été opérationnelle que fin mai au lieu de mars : nous avons commencé à planter au moment où nous avions prévu de terminer nos plantations... Plusieurs des cultures prévues n’ont pas pu être faites. Sur celles mises en place, nous avons perdu 1 à 3 mois de récoltes. Sur une parcelle qui n'a pas encore retrouvé tout son potentiel après plusieurs décennies en chimie, cela a considérablement réduit la production attendue.

De plus, en pleine mutation de notre organisation, nous avons dû réaffecter le temps de travail pour appliquer les mesures barrières et pouvoir rester ouvert. Le surcoût généré dépasse les 30k€...

Or, confrontés au retard pris par l'instruction de notre dossier de financement, nous pensions pouvoir couvrir nos dépenses d'investissement grâce à la forte augmentation des commandes confirmées dès début 2020...

En dépit des beaux discours, les aides ne nous concernent qu'à la marge ! Au contraire de nos concurrents les plus solides.

Bien qu’éligible au PGE Innovation à hauteur de 560 k€ selon les critères de la mesure, Jardin'enVie n’a obtenu que 75 k€ sur les 175 k€ absolument nécessaires. Pour la grêle, malgré la destruction des deux tiers de nos cultures, nous n’avions bénéficié d’aucune aide. Peut-on parler d'aide pour le PGE ? Il s'agit d'un prêt. Nous devrons le rembourser. Or il n'a pas été contracté pour investir. Nous avons été incité par l'Etat à y recourir pour compenser des pertes irrémédiables. Nos produits sont périssables. Ils doivent être produits plusieurs mois avant la récolte ou la vente. Jusqu'à présent les institutions financières refusaient ce type de prêts.

Par contre, le groupe Limagrain, a reçu 140 millions en fonds propres. C'est l'un des principaux responsables de l'érosion des biodiversités, des sols, de la perte des saveurs et des bouleversements climatiques. Il est largement bénéficiaire et financièrement solide : il a fait fortune au lendemain de la seconde guerre mondiale grâce aux maïs hybride F1 dont la mise au point a été financée sur fonds publics.

Si rien ne change, au lieu de doubler nos effectifs tel que prévu, nous devrons au contraire licencier 4 à 5 personnes et renoncer à plusieurs contrats. Nous avons réussit à étendre notre surface cutlivable, mais le covid a interrompu la levée de fonds dont nous avons besoin pour les cultiver de manière rentable: nous avions prévu d'acquérir des outils plus performants et de former de nouvelles personnes.

Toutefois nous pouvons encore rattraper le retard pris ces deux dernières années : ces coups durs ne modifient pas l'ordre de grandeurs des invesitssements nécessaires pour reprendre notre marche en avant. Les perspectives sont encor meilleure qu'avant la crise sanitaire. A condition de réussir cet appel à épargne.

Si les restaurateurs confirment leur commandes post-covid (c'est en bonne voie), il pourra alors avoir un effet levier considérable auprès de l'Etat et d'investisseurs institutionnels/privés.