Les actualités ci-contre résument l'action et les perspectives de Jardin'enVie et Humuscité. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les autres menus du site de Jardin'enVie ou prendre rendez-vous.

Analyse des risques

Rejoindre Jardin'enVie, une opportunité pour développer une filière alimentaire respectueuse du vivant.

Le risque est limité car nous entrons dans la phase de développement pour couvrir un carnet de commande existant et en très forte croissance, supérieure à celle du label AB. Les incertitudes liées à la vérification des hypothèses de départ, à l’acquisition de savoir-faire, à la constitution du catalogue de base, à l’ignorance du public cible sur les variétés paysannes sont maintenant levées. Il s’agit de faire fructifier les 15 années passées à constituer ce socle de ressources (épi)génétiques, et de savoir-faire. L’ampleur du risque est dépendra aussi de la durée du Covid19, mais nous pourrons adapter nos débouchés dès 2021 selon l’impact social et économique de la pandémie.

Forte croissance :

Une période de forte croissance représente un risque de perdre la maîtrise du développement basé sur la qualité de nos produits et la confiance de nos clients.

Notre réponse :

Capacité d’autofinancement et efficacité opérationnelle : Nous avons commencé lentement, le temps de réunir toutes les bases indispensables (semences, savoir-faire, équipe solide et multi-générationnelle aux compétences complémentaires, surface, bâtiments, outils), pour réussir à changer d’échelle. A présent, il nous faut investir de manière rapide et massive pour atteindre rapidement un équilibre en termes de flux financiers (capacité d’autofinancement rapidement positive capable de rémunérer les capitaux et de rembourser les dettes). Cet investissement initial doit nous permettre d’atteindre une taille critique afin de mieux répartir les temps de travail de l’équipe et améliorer notre efficacité.

Gouvernance et responsabilité : nous proposons aux clients individuels de devenir sociétaires (en particulier à ceux qui habitent l’agglomération), et accueillons des capitaux venant de différentes personnes morales (clients pros, fond d’investissement, sociétés financières...). Dans ce processus, notre priorité est de renforcer l’indépendance de décision tout en favorisant la prise de recul, le regard décalé au moment où le monde agricole va subir de rapides et violentes transformations. Cette volonté de partager gouvernance et responsabilité (co-gérance par ex), est l’une des raisons de notre choix de statuts juridiques de type commercial et coopérative de production plutôt que de type agricole. Aussi nous recherchons un équilibre entre différents investisseurs, des clients particuliers aux institutions financières classiques, en incluant des clients pro.

Sans ces deux éléments, difficile de donner la priorité aux besoins vitaux et de faire un pas de côté ; d’allier innovation, ambition et mesure pour réussir les transitions alimentaires.

Restaurer les semences oubliées, Revitaliser les sols.

L’effort de revitalisation est colossal pour notre pays. Le coût est jusqu’à présent entièrement à la charge des producteurs qui s’y engagent. Bénéficier à plein régime des retours sur investissement nécessite d’aller au terme de la revitalisation des sols et restauration des semences.

Notre réponse :

Au-delà des savoir-faire, il est essentiel que les futures générations ne repartent pas de zéro, comme nous avons dû le faire. L’entreprise doit être facilement transmise pour éviter que les investissements financiers, humains, métiers ne profitent qu’à quelques-uns et les faire fructifier à court et long terme. Tous nos choix prennent en compte ce facteur. L’équipe est déjà multi-générationnelle.

Nous cherchons à rendre visible ce problème tout en nous organisant pour y faire face seuls. Si on retire toute participation de la collectivité à la revitalisation des sols ou restauration des semences, notre plan d’affaire montre que l’entreprise reste viable. Mais ce sera plus compliqué, le retour sur investissement plus long et faible. Toutefois, la prise de conscience des dégâts causés par la destruction des biodiversités, de l’humus ou des haies vives permet d’entrevoir un nouveau cap. Fondations, UE et pouvoirs publics français commencent à mettre des programmes en place pour accompagner ces transitions. Avec la création de Humuscité, foncière sous forme de SCIC, nous cherchons à accélérer et amplifier cette tendance tout en y associant de nombreux acteurs. Maîtriser ces savoir faire pourrait devenir à terme un formidable relais de croissance.

Les risques semences, écologiques et climatiques :

  • Produire de la semence paysanne consomme beaucoup de trésorerie : il faut 3 à 5 années pour vendre la production d’une année. Selon les millésimes, la durée germinative peut varier considérablement. Les pertes sont fréquentes, inévitables mais peu prévisibles.
  • L’évolution passée des normes sanitaires correspond aux besoins des modèles économiques basés sur la production de masse, l’exclusivité et la propriété intellectuelle. Elle est incompatible avec le respect du vivant, donc avec les semences paysannes. L’avenir de la législation semence & plants reste incertain voire peu favorable à court terme.
  • Erosion des sols et des biodiversités ; modifications rapides des écosystèmes
  • Aléas climatiques de plus en plus fréquents, avec des fenêtres météo propices de plus en plus courtes.

Nos réponses :

  • Nous travaillones avec des blés à haute paille pour fertiliser les sols, capables de bons rendement en toutes circonstances, sans intrants tout en préparant les sols pour les légumes et en produisant des farines digestes et aromatiques, très recherchées, à bon prix
  • Nos investissements anticipent ces difficultés et nos prévisions financières tiennent compte de ces aléas avec des coefficients de sécurité importants…De plus les fruits et légumes issus de semences paysannes, qui sont de par les caractéristiques intrinsèques une réponse à ces obstacles, représentent déjà un marché indiscutable, appelé à un bel avenir...
  • Bénéficier de la complémentarité de nos activités (plants, épicerie, légumes, transfo et services) pour augmenter notre productivité, diminuer les tensions de trésorerie et renforcer notre fil conducteur autour de la co-évolution et des semences. Et le cas échéant basculer de l’une à l’autre selon l’évolution du contexte.
  • Travailler à plusieurs et développer un réseau de producteurs et professionnels de l’alimentaire partenaires pour assurer redondance, résilience et diversité de situation.
  • Cultiver des parcelles réparties autour de l’agglomération, distantes de plusieurs kilomètres. Investir pour diminuer notre exposition aux aléas aux moments clefs des cultures et intervenir plus rapidement quand les conditions sont favorables. Introduire automatismes et algorithmes pour donner la primauté à l’humain et à l’observation.
  • Utiliser les variétés paysannes permet résilience, adaptabilité, symbioses, liberté de choisir les critères d’évolution, baisse des intrants, zéro pesticides…
  • Intégrer ces aspects et les pertes inévitables dans la construction du prix de revient et de nos projections financières.

Avec l’essor d’ateliers partagés, ce sont les clefs du modèle économique que nous proposons.

Les risques liés à toute activité émergente :

  • Tripler le nombre de personnes tout en conservant une équipe performante, une bonne ambiance de travail et une productivité individuelle comme collective à la hauteur, sans nuire à la qualité désormais reconnue par les clients exigeants.
  • La concurrence du marché conventionnel ou en label AB dispose de moyens colossaux.
  • Un modèle économique et des statuts peu fréquents dans le monde agricole.
  • L’absence de personnes formées sur le marché du travail ralentit les évolutions.
  • Le fonctionnement optimal de notre activité dépend d’une modification des pratiques métiers de la plupart de nos partenaires économiques.

Nos réponses :

  • La réputation des grands concurrents est déjà entamée. La période actuelle est celle de l’information partagée avec un consommateur averti et peu crédule. C’est pourquoi nous ne dépendons pas d’un label : construire une relation clientèle sur la confiance exige rigueur, qualité, démarche de progrès, autonomie financière, gouvernance ouverte, des engagements métiers publics opposables aux tiers.
  • Pour autant, nous voulons éviter le piège du « localisme ». Par exemple la distance parcourue n’est pour nous qu’un critère parmi beaucoup d’autres. Notre priorité est d’équilibrer et diversifier les débouchés et ressources (client pros et particuliers, vente directe et indirecte, vente à la ferme et sur internet...)
  • Mettre en place des plans de formation, de gestion des conflits, d'organisation en cercle de responsabilité.
  • Passer d’une approche agricole à une approche alimentaire, à l’échelle des filières.
  • Contribuer à créer une dynamique entrepreneuriale autour des Variétés Paysannes pour augmenter les retombées sociales et écologiques et développer l’écosystème de notre entreprise.
  • S’impliquer dans la création d’un atelier partagé de transformation et logistique, dimensionné à l’échelle de l’agglomération.